Une précarité énergétique qui atteint un seuil critique
Le dernier Baromètre Énergie-Info 2025 du Médiateur national de l’énergie confirme une tendance lourde : la précarité énergétique s’installe durablement dans le quotidien des Français.
87 % des foyers considèrent leur consommation d’énergie comme un sujet de préoccupation majeur, et 85 % estiment que leurs factures représentent une part importante de leur budget, un record depuis 2007.
La hausse des coûts de l’électricité et du gaz, combinée à celle des abonnements, accentue les difficultés : 36 % des ménages reconnaissent avoir eu du mal à régler leurs factures cette année, et 74 % limitent leur chauffage pour des raisons financières.
Cette contrainte budgétaire se traduit aussi par un inconfort croissant : 35 % des foyers disent avoir souffert du froid l’hiver dernier, et 49 % de la chaleur durant l’été, un double phénomène en hausse, souvent lié à la mauvaise isolation des logements
Des aides utiles mais mal synchronisées
Le chèque énergie continue de jouer un rôle clé dans la protection des foyers les plus modestes, mais sa distribution tardive en 2025 a eu des effets collatéraux : 61 % des bénéficiaires affirment avoir rencontré des difficultés à payer leurs factures avant réception de l’aide, et 10 % ont subi des coupures ou des réductions d’énergie.
Cette fragilité est accentuée par les aléas climatiques : les foyers bénéficiaires du chèque énergie sont près de deux fois plus nombreux que les autres à déclarer avoir souffert du froid ou de la chaleur extrême au cours de l’année.
Des comportements d’économie qui s’essoufflent
Face à la crise énergétique, 85 % des Français affirment avoir modifié leurs habitudes de consommation, mais ces gestes reposent avant tout sur des motivations financières (87 %), loin devant les raisons environnementales (34 %).
En moyenne, les ménages déclarent 5,6 gestes de sobriété énergétique, contre 6 en 2024. La vigilance recule notamment sur le chauffage ou la mise en veille des appareils. Deux hypothèses se dégagent : soit ces réflexes sont désormais intégrés et moins perçus comme des efforts, soit l’attention à la réduction de la consommation s’émousse.
La transition énergétique freinée par la contrainte économique
Si la notoriété des offres d’énergie verte reste élevée, 77 % pour l’électricité et 48 % pour le gaz, leur adoption reste marginale : seuls 20 % des ménages se disent prêts à y souscrire si elles sont plus chères.
Le label VertVolt de l’ADEME, lancé pour clarifier le marché, gagne en visibilité (+5 points en un an), mais peine encore à convaincre dans un contexte où la facture d’énergie absorbe déjà une part croissante du revenu.
La généralisation de l’option heures pleines / heures creuses (51 % des foyers) illustre cette tension entre volonté d’économie et maîtrise technique : 14 % des ménages ne connaissent pas les horaires exacts de leur contrat, un déficit d’information plus marqué chez les moins de 35 ans.
Une demande d’accompagnement et de clarté
Au-delà des chiffres, le baromètre révèle une forme de fatigue énergétique : les Français ont intégré les gestes de sobriété, mais peinent à franchir le cap de la transformation durable.
La hausse continue des prix, la complexité des offres, les retards d’aides publiques et la méconnaissance des dispositifs tarifaires freinent la transition.
Cette situation met en lumière la nécessité d’un accompagnement concret des ménages : diagnostic énergétique du logement, entretien des équipements, pilotage intelligent des consommations, rénovation thermique… autant de leviers capables d’alléger les factures tout en améliorant le confort.
Vers une nouvelle culture de la consommation d’énergie
Le Baromètre Énergie-Info 2025 trace ainsi le portrait d’une France lucide mais contrainte : consciente des enjeux, engagée dans des efforts quotidiens, mais encore freinée par les limites économiques et structurelles du système énergétique.
L’enjeu pour les années à venir sera de réconcilier pouvoir d’achat et transition énergétique, en transformant la sobriété contrainte en sobriété choisie, de quoi conforter HomeServe dans sa stratégie “Accompagner les foyers français vers une maison plus durable”.


























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